
Portrait de Julia, fondatrice de Maison HÄDENN. Lancement de son shampoing en poudre à diluer éco-conçu !
Dans ma quête du shampoing parfait qui allie zéro déchet et efficacité j’avais basculé il y a 3 ans sur des shampoings solides. Mon objectif est de parvenir à avoir un minimum de produits dans la salle de bain et donc moins de déchets mais que surtout cela ne soit pas au prix de l’efficacité et du plaisir de prendre soin de soi sous la douche. C’est un sacré challenge chez nous car j’ai les cheveux fins et raides qui regraissent très vite alors que mon fils a les cheveux bouclés, très secs et qu’il faut nourrir un maximum. Même si la mission semble ambitieuse je ne désespérais pas car je reste convaincue que la fonction première d’un shampoing est de laver et que s’il est bien pensé il conviendra à tout le monde. J’avais trouvé un produit qui me convenait (un shampoing solide très doux dédié aux enfants) que j’ai utilisé pendant presque 3 ans jusqu’à ce mes cheveux se révoltent et se mettent à regraisser très vite, beaucoup trop vite !
J’ai donc dû au début de cette année repartir sur un shampoing liquide que j’achetais en boutique bio. La situation ne s’améliorant toujours pas j’ai décidé de partir à la recherche de ce nouveau shampoing parfait. C’est à ce moment-là qu’on se dit que les choses sont bien faites car étant en Bretagne depuis Novembre et recherchant des produits locaux, je suis tombée un jour sur le compte Instagram de Maison Hädenn, marque de cosmétiques capillaires naturelles Bretonne. Julia, la fondatrice de la marque annonçait le lancement de son shampoing en poudre à diluer. Le concept me semblait répondre à tous mes critères et en prenant contact avec elle pour en savoir un peu plus sur son futur produit j’ai découvert qu’elle était sur Vannes à 15 min de chez moi et que c’était l’occasion de se rencontrer ! Et bimm… j’étais enfin sur la piste pour découvrir une pépite et mon futur shampoing !
J’ai profité de cette rencontre pour interviewer Julia, comprendre ce qui l’anime, ses valeurs et ses projets pour Maison Hädenn. Je vous laisse découvrir celle qui est à l’initiative de cette nouvelle marque de cosmétiques et son shampoing qui est actuellement disponible en précommandes.
Interview de Julia
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours ?
Je suis Julia, passionnée par les cosmétiques depuis très longtemps. J’ai un parcours assez classique en passant par une classe préparatoire et une école de commerce. Après mes études, j’ai travaillé dans des groupes comme Sisley et LVMH mais plutôt sous un angle « Finance ». Je suis ensuite partie travailler quelques années en audit financière chez KPMG. Mon parcours ne me prédisposait pas vraiment à me lancer dans la création de cosmétiques.
Puis, il y a 4 ans lors de ma première grossesse, j’ai commencé à changer mes habitudes de consommation en faisant plus attention aux formules des cosmétiques que j’utilisais. J’ai également eu cette envie de partir de Paris pour rejoindre la Bretagne pour un mode de vie plus sain. Je suis originaire de Toulouse mais Bretonne d’adoption. Mais, je dirai surtout que mon déclic écologique est arrivé, comme pour beaucoup de parents, quand j’ai réalisé que je voulais laisser à mes enfants une planète plus propre et plus saine.
A l’arrivée de mon deuxième enfant je n’ai pas trouvé tout de suite de nounou, j’ai profité de ce temps pour réfléchir à ma vie, mes motivations profondes et donc à ce nouveau produit que je voulais créer. C’est à moment-là que j’ai commencé à réfléchir à mon concept car j’étais dans une région qui regorge de ressources et de magnifiques matières premières pour réaliser des cosmétiques. Quand on vit au contact de la nature, on est encore plus sensibilisé et animé par l’envie de la protéger.
Comment est venue l'idée de créer Maison Hädenn ?
Je me suis dis, si vraiment je veux changer les choses d’un point de vue écologique il faut parvenir à convertir encore plus de personnes au zéro déchet et donc tenter de convaincre les consommateurs qui ne sont pas encore prêts à lâcher le format liquide pour leur champoing. Cela ne sert à rien de forcer les gens à passer au format solide s’ils ne le souhaitent pas. Fondamentalement les gens sont volontaires et souhaitent avoir une consommation plus écologique mais si le produit ne convient pas, ils ne gardent pas cette solution. On teste une fois et ensuite on reprend les mauvaises habitudes.
En cosmétique, l’écologie est importante mais les deux critères encore plus importants, avant toute chose, sont l’efficacité et le plaisir. Mon idée était de répondre à ces deux critères tout en alliant mon objectif de zéro déchet. Au lieu de faire culpabiliser toutes les utilisatrices qui n’ont pas envie ou ne sont pas convaincues par le shampoing solide, ce sont aux marques de proposer des alternatives innovantes.
Je sentais qu’il y avait un besoin dans ce domaine et qu’il fallait proposer autre chose pour convaincre les personnes de se tourner vers le zéro déchet. Tout cela réuni à donner naissance à l’idée d’un shampoing en poudre à diluer. Pour lancer mon concept, j’ai rejoint un incubateur afin de m’aider à structurer toute ma démarche.
Quelle est la signification de "HÄDENN" ?
Hädenn signifie en Breton « graine« .
L’idée de la graine a plusieurs sens, tout d’abord elle est liée à la naturalité avec cet élément qui pousse et grandit. C’est l’idée d’une petite chose du quotidien qui petit à petit germe pour amener à consommer de façon plus écologique et responsable.
Au-delà de ma volonté d’un produit éco-conçu, il a aussi l’idée d’un petit geste qui permet de s’engager et d’aider. En fait une partie du chiffre d’affaires de Maison Hädenn sera reversée à une association. La première association sera une association qui se dédie à aider les femmes enceintes et les très jeunes mamans en situation difficile.
Et enfin, l’idée de la graine est que pour avoir de beaux cheveux tout vient du cuir chevelu comme une plante il faut d’abord s’occuper de ses racines, sa base avant de s’occuper des longueurs. Je ne veux pas démultiplier les produits mais avoir un produit qui est efficace et qui respecte le cuir chevelu.
Peux-tu nous parler de ton shampoing en poudre à diluer ?
Dans cette démarche de vouloir proposer une autre alternative au shampoing solide tout en restant zéro déchet, mon premier objectif était de garder le plaisir et la simplicité d’utilisation d’un shampoing liquide. Je me suis donc associée dans un premier temps à un partenaire pour vérifier que mon idée était réalisable. Il faut savoir que lorsque l’on part sur un format en poudre les possibilités de choix d’ingrédients sont bien plus limitées qu’avec des shampoings liquides.
Mon deuxième objectif était que cette poudre puisse se dissoudre très facilement dans de l’eau. Je ne voulais pas d’un DIY compliqué, où il faut être obligé de sortir des casseroles ou autres accessoires. Je voulais que l’expérience soit au plus près de ce que l’on fait avec un shampoing liquide conventionnel.
Mon troisième objectif était bien sûr le zéro déchet, de ne pas avoir de bouteille ou contenant à jeter. Le packaging dans le lequel sera contenu la poudre sera un sachet en papier qui est une innovation créée par une boite française. Le sachet ne contient pas de revêtement plastique à l’intérieur ni d’aluminium. En ce qui concerne la bouteille que l’on garde pour diluer la poudre est en verre fabriquée également en France. C’est en faisant mes recherches sur mon packaging que j’ai compris qu’il avait beaucoup de marketing et de greenwashing dans le domaine de l’écologie, car au début je souhaitais un sachet compostable et en fait les entreprises qui te proposent ce type de packaging t’expliquent qu’en fait leurs produits ne sont même pas recyclables ! Donc si tu n’as pas de compost chez toi (et encore c’est compostable en condition industrielle) et bien c’est un déchet comme un autre, non recyclable !
Et enfin mon dernier objectif est d’avoir une formule totalement clean mais surtout totalement efficace tous les types de cheveux et cuirs chevelus., sans oublier le plaisir et la sensorialité.
Tout cela, je l’ai travaillé avec des bêta-testeuses à qui j’envoyais mes formules et elles me faisaient leurs retours en répondant à toute une série de questions que j’avais définies pour à chaque fois améliorer la formule. Je voulais un shampoing qui respecte le cuir chevelu et qui réponde à sa fonction première qui est de laver. Si les cheveux ont besoin de nutrition ce n’est pas parce qu’un shampoing affichera nourrissant qu’il fera quelque chose car il reste maximum 30 secondes sur les cheveux. Si le cheveu a besoin d’être nourrit alors il faudra faire des soins spécifiques, comme par exemple un masque et apprendre les bons gestes. On sur-consomme des produits à cause du marketing alors que cela n’a pas vraiment d’utilité et va même avoir tendance à abimer le cheveu. Ce n’est ni écologique ni économique. « Consommer mieux passe par moins de produits mais mieux ciblés !«
Le premier kit du shampoing sera vendu avec une bouteille et un sachet de shampoing en poudre et par la suite il suffira de racheter uniquement les recharges en poudre. Je proposerai également un système d’abonnement qui sera moins cher pour ne jamais manquer de shampoing.
Quelles sont les valeurs que tu défends à travers Maison Hädenn ?
En fait, en créant ce shampoing j’ai réfléchi éco-conception du début jusqu’à la fin. Au niveau du packaging et de l’emballage je ne voulais pas générer de déchets, le seul élément en plastique est la pompe de la bouteille car pour l’instant il n’y a pas d’alternative mais comme on ne jette pas la bouteille en verre, cela ne génère pas de déchets. L’avantage de la pompe c’est de pouvoir bien doser pour ne pas mettre trop de shampoing et donc gaspiller. Le shampoing se recharge en achetant le shampoing en poudre. Il suffit juste d’ajouter de l’eau. L’idée du format en poudre est d’avoir un produit plus léger et compact, il prend moins de place cela permet d’enlever les 80% d’eau qui constitue un shampoing liquide, cela limite le cout du transport, la pollution et donc permet de diminuer l’impact carbone d’autant. Pour le shampoing en lui-même, je voulais que mes ingrédients actifs soient fournis localement en Bretagne. Tous les ingrédients de la formule ne viennent pas de France car cela n’est pas possible. Attention là encore on nous fait croire beaucoup de choses sur le made in France, car des marques le revendiquent uniquement parce que leur grossiste est en France mais les ingrédients viennent d’ailleurs. Je voulais aussi que le produit final soit beau car mon objectif est de convertir les gens à des produits zéro déchet et cela ne doit pas signifier que ce n’est pas joli à mettre dans une salle de bain.
Le devise de Maison Hädenn est : « Semer du bon et du beau ! »
D'où proviennent tes ingrédients ?
Ma démarche était, avant même de formuler, de trouver des ingrédients qui viennent de Bretagne ou de France. Tous les ingrédients actifs du shampoing proviennent tous de Bretagne. Il y a :
- L’algue rouge
- Le sarrazin
- Le chanvre
Le sarrazin a été travaillé pour élaborer un actif inédit qui agit sur la phytokératine du cheveu. L’idée était d’avoir des actifs qualitatifs, qui fonctionnent, bio et Bretons. Pour choisir les ingrédients je me suis beaucoup inspirée de l’alimentation et d’un des principes de l’herboristerie qui dit que tout ce qu’on s’applique sur la peau doit tellement être sain qu’on pourrait le manger. Tous les supers ingrédients du shampoing sont donc également des ingrédients qui peuvent se manger. Je me suis inspirée de l’assiette et de la Bretagne !
Il y a eu de nombreux tests comme par exemple sur les baies ou myrtilles mais qui n’ont pas été retenues car elles n’apportaient pas une réelle efficacité au shampoing. Il y a également dans le shampoing du millet qui vient de Chambord. Il a pour action de fortifier le cheveu.

Où en es-tu de ton lancement ?
Nous avons tourné récemment une vidéo pour expliquer le projet qui sera sur kiss kiss bang bang la plateforme de crowdfunding. Et depuis plus d’une semaine la campagne de précommandes est ouverte pour pouvoir lancer la production et avoir les premiers shampoings qui arriveront vers Octobre.
Je suis également en train de réaliser le site e-commerce qui sera disponible d’ici l’automne.
En ce qui concerne la formule du shampoing, je suis en train de passer la certification « Cosmos Organic », l’une des certifications les plus exigeantes chez Ecocert. Et j’ai souhaité passer un test supplémentaire sur la biodégradabilité de la formule pour savoir ce qu’elle devient quand elle part dans la douche.
Où pourra-t-on retrouver ton shampoing après son lancement ?
Dans un premier temps sur le site e-commerce de Maison Hädenn et ensuite j’aimerai pouvoir le proposer en pharmacie et parapharmacie et dans des boutiques de beauté et salons de coiffures spécialisés bio.
Quels sont les projets à venir pour Maison Hädenn ?
Après le lancement du shampoing, j’aimerai pouvoir le décliner avec d’autres ingrédients actifs et bien sûr parvenir à faire un après-shampoing et un masque.
J’ai également l’envie de proposer dans ma gamme des produits capillaires avec des fleurs de bach.
Que penses-tu des labels ?
Je ne pense pas qu’il faille chercher une certification à tout prix mais « du censé ». Être labellisé ne veut pas dire que tout est bien mais ma démarche a été tout d’abord de chercher à faire les choses selon mes valeurs et ce n’est qu’ensuite que j’ai souhaité passer une certification comme celle de Cosmos Organic. Il existe de nombreux produits artisanaux, locaux qui ne sont pas certifiés et qui sont tout aussi bien que des produits certifiés. J’ai souhaité faire certifier le shampoing car je pense que c’est quand même un repère important pour les consommateurs même s’ils ne connaissent pas toujours les critères et les exigences demandés derrière. Cela permet d’avoir des standards.
Que peut-on te souhaiter ?
D’arriver au bout de ma campagne de précommandes afin de pouvoir lancer la production et donc enfin concrétiser un projet que j’ai imaginé depuis si longtemps. Et bien sûr que le produit plaise à tous ceux qui souhaitent un produit efficace mais qui souhaite consommer autrement et plus responsable.
As-tu un message que tu aimerais passer ?
Ne pas chercher à être parfait dans le « consommer mieux » mais de faire les choses étape par étape. L’important c’est de trouver des solutions qui nous conviennent et que l’on pourra maintenir dans le temps tout en étant efficace. Le mot d’ordre quand on souhaite prendre le chemin d’une consommation responsable c’est « l’amélioration ». S’améliorer en trouvant ce qui nous convient, être dans une démarche d’écologie optimiste.
Comment soutenir le lancement de Maison HÄDENN ?
Vous pouvez précommander le shampoing sur la campagne kiss kiss bang bang et suivre les étapes du lancement du shampoing sur le site web officiel de Maison Hädenn mais aussi sur son compte Instagram.
Et sinon... mon avis de testeuse
Après cette interview j’ai eu la chance de pouvoir tester le shampoing et comment vous dire… Tout d’abord à l’état liquide il ressemble à n’importe quel shampoing, dès qu’on le pose sur les cheveux il mousse parfaitement bien mais surtout il se dégage une odeur extrêmement agréable, on se croirait sur les iles (coté plaisir et sensorialité on est y est complètement…). Après séchage (à l’air libre pour ma part) le résultat est canon, les cheveux sont soyeux sans aucun résidu contrairement à certains shampoings naturels solides. Mais alors la raison pour laquelle ce shampoing sera mon futur shampoing (et je peux vous dire que je l’attends avec impatience) c’est que j’ai pu espacer mes shampoings (3 jours alors que je suis plutôt à les laver tous les jours en ce moment) sans que les cheveux ne regraissent. Je l’ai également essayé juste avant ma coloration végétale et la couleur a parfaitement accroché !!! Bref vous aurez compris j’ai déjà précommandé le shampoing pour toute la famille.
Photos : Maison Hädenn
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