
Je vous en parlais récemment sur le compte Instagram de SensOfNature, j’utilise les huiles végétales Bellis Nobilis depuis quelques temps que ce soit pour moi mais aussi pour la peau de baby boy. J’ai découvert cette marque sur le site « slow cosmétique« . Je recherchais des huiles végétales de très haute qualité, avec de réels effets, le moins de transformation possible, fabriquées en France et avec un packaging éco-responsable. Et bien bingo… avec Bellis Nobilis toutes les cases sont cochées !
Toutes les huiles végétales sont réalisées à base de plantes issues de cueillettes sauvages et d’une lente macération. Et comme toujours, lorsque je vous parle de produits par ici, les valeurs défendues par la marque et sa fondatrice Stéphanie sont exactement celles que je partage ! J’ai adoré interviewer Stéphanie car au-delà de découvrir son parcours, j’ai découvert une personne avec une vraie vision du monde des cosmétiques naturels, elle est une vraie source de connaissances et la nature coule dans ses veines. Au bout d’une heure avec elle, mon regard sur certains produits que j’utilisais a changé, elle éveille les consciences !



Je vous laisse découvrir le portrait de Stéphanie, cette amoureuse de la nature et passionnée de plantes qui a fondé sa marque de cosmétiques 100% naturelle en 2016 ; Bellis Nobilis !
Interview de Stéphanie
Peux-tu te décrire en quelques mots ? Quel est ton parcours ?

Je suis Stéphanie, originaire des Baronnies Provençales, une région dans le sud de la Drôme face au Mont-Ventoux. J’ai grandi dans cette région et après le bac je suis partie faire des études qui m’ont fait découvrir le monde du marketing, des langues étrangères et de la diplomatie. Après mes études, je suis revenue dans mon pays natal où j’ai eu une opportunité d’emploi qui n’avait rien à voir avec mon cursus scolaire mais que j’ai acceptée. Cet emploi avait un lien direct avec les plantes médicinales, l’aromathérapie, les cosmétiques naturels et la phytothérapie. J’étais en charge du marketing mais aussi du rédactionnel des fiches sur les propriétés des plantes, (par exemple à quoi sert une huile essentielle de Tea tree…). J’ai travaillé une dizaine d’années aux côtés du créateur de cette entreprise. Mon premier contact avec les plantes a donc démarré il y a une vingtaine d’années maintenant.

J’ai passé mon enfance dans les montagnes, dans une exploitation fermière dont mes parents s’occupaient avec de vastes champs tout autour. Toute seule je passais mon temps à rêver, à observer, à imaginer. Beaucoup de contemplation et c’est à cela que je suis revenue quand j’ai perdu cet emploi suite à un licenciement économique. J’ai eu besoin de ce retour à la nature, au ressourcement personnel et c’est à ce moment là que j’ai senti qu’il fallait que je reste dans cette voie. J’ai donc mis à profit toutes les connaissances que j’avais emmagasinées pendant ces dix ans pour me lancer dans mon projet. Grâce à cet emploi, j’avais pu m’occuper en plus du marketing, du référencement et des fiches produits, du catalogue, du site internet et de la gestion des stocks, du contact fournisseurs, des calculs de prix et coûts de revient… J’avais donc toutes les clés en main pour me lancer.
A partir de ce moment-là, j’ai commencé à réfléchir aux plantes que je souhaitais travailler. Après de nombreuses recherches sur leurs propriétés, leurs usages, leur mode de cueillette et de transformation et après quelques formations, je me suis lancée dans ce qui est devenu aujourd’hui Bellis Nobilis. Entre 2012 où j’ai quitté cet emploi et 2016 où j’ai commencé à faire mes premières fabrications, il y a eu quatre ans de maturation, de questionnements aussi, de recherche, de mise au point et mise en place.
Quelles formations as-tu suivi pour lancer Bellis Nobilis ?
Dans le domaine de la cosmétique il n’y pas que les propriétés des actifs qu’il est nécessaire de connaitre, il y a toute la réglementation qui est essentielle et qui peut même paraître bloquante au démarrage. Les fabricants de cosmétiques, quelle que soit leur taille, sont soumis à une réglementation unique dictée par l’Europe et l’ANSM. Il ne suffit pas de faire une crème pour pouvoir la vendre. Il y a tout d’abord une évaluation à faire réaliser par un toxicologue sur l’innocuité des produits pour la santé humaine. Il faut également un local qui soit aux normes avec la mise en place de bonnes pratiques de fabrication, les formules doivent être validées et déclarées…
Je me suis formée à cette réglementation dans le cadre d’une formation plus générale de fabrication de savons liquides et solides par saponification à froid. Je suis donc devenue savonnière et puis je me suis aussi formée à la formulation et la fabrication de cosmétiques (crèmes, lotions…). J’ai également suivi une formation à la création d’entreprise. J’ai réalisé ces formations pendant les quatre années de maturation de mon projet Bellis Nobilis.



Quelles sont les valeurs que tu défends à travers Bellis Nobilis ?
L’exigence première pour moi était de fabriquer des cosmétiques hautement qualitatifs, 100% naturels avec des concentrations élevées en plantes pour une efficacité bien réelle sur la peau.
Je ne voulais pas me contenter de mettre 0,3% d’extrait d’une plante pour pouvoir simplement le marquer sur le packaging. Ma démarche et ma volonté de départ c’est de faire partager les propriétés des plantes médicinales pour la peau. Je veux garantir une formulation qui ait du sens, c’est à dire sélectionner telle ou telle plante pour ses bienfaits avérés et non pas pour répondre à un effet marketing. Et puis, surtout, une exigence de naturalité à 100%, au-delà du bio.
Bien que mes huiles et mes savons bénéficient du label « Slow Cosmétique », j’ai choisi de ne pas demander de label bio car J’ai étudié les cahiers des charges des labels et des organismes certificateurs en long, en large, en travers et je n’ai pas trouvé d’organismes qui répondent à une réelle exigence à l’exception de « Nature et Progrès » (label collaboratif qui est plutôt orienté vers l’alimentation et qui permet en cosmétique « élaborée » la fabrication de baumes principalement, ce qui n’était pas mon choix). Pour de nombreux labels il suffit d’avoir 20% d’ingrédients bio dans la formule (10% pour les produits rincés) pour obtenir la certification bio, or 20% ça peut être tout simplement 20% d’eau, ou au mieux d’eau florale. C’est pour cela qu’aujourd’hui on trouve des cosmétiques bio à très bas prix. OK, c’est un produit bio, pas cher, mais derrière il n’y a rien, pas d’actif « noble ». Et puis, on peut retrouver dans un cosmétique bio des ingrédients controversés. Par exemple le « Sodium lauryl sulfate », qui est un tensioactif (un moussant) qu’on va retrouver dans de nombreux gels douches, est un dérivé du « Sodium Laureth Sulfate » un tensioactif très agressif pour la peau (à la base on l’utilisait pendant la guerre de 45 pour nettoyer les moteurs d’avions) mais il a aussi une action sur les écosystèmes qui est dévastatrice et pourtant il est certifié en bio ! Attention, il y a cependant de très très belles choses dans le bio, c’est une super alternative pour orienter les consommateurs vers des produits de très belle qualité. Cela n’est juste pas toujours garanti.

J’ai donc décidé de répondre à mes propres exigences :
- Mes huiles végétales dans lesquelles se fait la macération sont toutes bio et françaises (par exemple l’huile de tournesol, l’huile d’olive…).
- Pour les argiles, que j’utilise dans mes savons, je ne veux pas qu’il y ait des colorants de synthèse dedans (donc pas de mica, d’oxyde de fer, de dioxyde de titane…) car même si ce sont des minéraux, ce sont des éléments de synthèse. Mes argiles sont donc bio et 100% NATURELLES. Cela a été très compliqué de trouver des fournisseurs avec des fiches produits totalement transparentes. Je me suis battue pour obtenir des matières premières de qualité. Aujourd’hui je peux garantir que mes argiles sont naturelles, séchées au soleil et en France !
- Pour le parfum de mes savons, les huiles essentielles biologiques que j’utilise proviennent d’un distillateur local et sont d’une qualité exceptionnelle.
- Les plantes issues de mes cueillettes,
cesont des plantes que je ramasse à la main dans des champs tout près d’ici, dans le sud de la Drôme. Ces champs sont soit certifiés bio ou alors ce sont des parcelles laissées à l’abandon en m’assurant au préalable qu’elles ne sont pas proches de champs traités, de route ou d’entreprises. C’est un long travail de préparation. - Pour le packaging, je voulais absolument un flacon avec un joli design mais surtout en verre. Il n’était pas envisageable pour moi d’utiliser du plastique. Je voulais également que les flacons soient rechargeables pour être réutilisés.
- Et pour mes fabrications, je privilégie le verre et le métal, des moules en bois pour mes savons, bref, le moins de plastique possible.
Je veux vraiment garantir par mes produits une qualité irréprochable !
Pourquoi avoir choisi ces plantes pour tes produits ?
Je tenais à n’employer que des plantes sauvages pour mes produits. Une plante sauvage est tellement plus riche qu’une plante cultivée ! Elle porte en elle, depuis la nuit des temps toute la puissance originelle de la nature. Pas de manipulation génétique en laboratoire, pas d’arrosage régulier, pas d’enrichissement du sol, pas de désherbage. Au final la plante sauvage est souvent en lutte pour survivre, à cause de la sécheresse ou du gel, et elle doit se débrouiller avec le sol qui la nourrit, avec l’aide de ses compagnes qu’en agriculture on appelle pourtant les « mauvaises herbes ». Dans ces conditions, il est facile de comprendre que la plante sauvage va développer un potentiel énergétique supérieur et une vitalité hors norme. Cette richesse n’est en rien comparable à celle d’une plante cultivée et c’est justement cela que je recherche pour mes produits.
Aujourd’hui j’ai six plantes (calendula, hélichryse, pâquerette, achillée, bardane et millepertuis) que j’utilise pour fabriquer mes huiles végétales et une septième (le tilleul) que j’intègre dans mes savons. J’ai choisi ces plantes non seulement pour leur intérêt sur la peau, mais aussi parce que je peux toutes les cueillir ici localement et qu’elles sont disponibles en quantité suffisante. J’ai adhéré à l’association française des cueilleurs, l’AFC, qui regroupe des professionnels de la cueillette sauvage et qui a défini un cahier des charges strict sur le respect de la ressource. Cueillir une plante ça a du sens, ce n’est pas juste se baisser et couper la plante. Il faut vérifier sa densité au sol, pour s’assurer qu’elle pourra se reproduire après la cueillette et avoir le moins d’impact possible sur la biodiversité. C’est aussi cueillir une certaine partie de la plante à une certain moment. Il faut vraiment être vigilant au respect de la ressource quitte à faire des petites cueillettes et de petites productions mais assurer le renouvellement de la plante d’une année sur l’autre et la préservation du milieu.







Quel est le procédé de fabrication de tes huiles ?
Mes huiles sont des huiles issues d’une macération, cela consiste à mélanger les plantes à une huile qui va ainsi récupérer les principes actifs de cette plante. J’utilise en fait une technique un peu plus complexe qui me permet d’extraire beaucoup plus de principes actifs qu’une macération classique. Je tiens absolument à ce qu’il y ait une très forte concentration d’actifs même si cela signifie produire moins de flacons. On peut d’ailleurs voir la présence de ces actifs par la couleur de mes huiles qui sont très concentrées.
J’emploie une huile de support bio dans laquelle je vais intégrer mes plantes qui auront été cueillies au moment opportun en respectant dans la mesure du possible le calendrier de la biodynamie (calendrier qui indique les rythmes cosmiques, les positions de la lune et des astres pour jardiner et cultiver les plantes aux meilleurs moments). Une fleur, je vais la cueillir en jour « fleurs » (journée placée sous le signe du Verseau, de la Balance ou des Gémeaux, signes d’air, où en général il y a beaucoup de vent) car elles seront plus lumineuses, plus parfumées, plus odorantes et donc les propriétés seront plus longtemps actives. Je vois vraiment la différence entre une fleur que je cueille selon ce calendrier ou non.
Le temps est une notion qui a toute a son importance dans mon travail ! Il y a le temps de la cueillette qui est un temps long car pour ramasser un kilo de fleurs de calendula sauvage par exemple, il me faut une après-midi et au final cela va me donner 200g de plantes sèches. Le temps du séchage, de la macération. Je suis partisane d’une macération très longue, mes huiles sont en contact plusieurs mois avec les plantes, parfois une année entière. Puis le temps de la fabrication (pressage, filtration) et du conditionnement car je fais tout à la main.
Pourquoi avoir choisi le tilleul pour tes savons ?
J’estime que le savon est avant tout un produit d’hygiène, il ne va pas avoir une action de soin comme une crème ou un sérum. Un savon peut en revanche abîmer la peau, il faut donc choisir des ingrédients de qualité mais cela serait dommage de mettre une huile noble dans un produit qui va rester au maximum trente secondes au contact de la peau. Par exemple, je trouve cela dommage de mettre du lait d’ânesse dans un savon, car l’ânesse fait du lait pour son petit. Ce lait a une valeur nutritive, de vie. Il faut donc le respecter bien l’utiliser tout comme les plantes. Les plantes que je cueille sont des plantes rares (calendula, hélichryse…) je ne peux pas me permettre d’en ramasser pour en mettre dans un savon.
Cependant le tilleul est une fleur beaucoup plus abondante, qui pousse sur les arbres dans notre région. Mon choix s’est tourné tout naturellement vers lui pour des raisons personnelles. Je me souviens dès l’âge de 13 ans, je ramassais le tilleul pour me faire un peu d’argent de poche l’été. J’allais chez un ami de famille où je passais mon été avec ma sœur à ramasser les tilleuls. J’ai vraiment ce souvenir de cette fleur qui a une odeur tellement agréable, une odeur suave, miellée, qui peut aller vers des notes de vanille, d’ylang ylang, de jasmin. Cette odeur associée aux propriétés du tilleul sur la peau, qui est un excellent adoucissant cutané, était donc parfaitement appropriée pour mes savons. De plus, c’est une manière de mettre en avant une fleur typique de ma région dont la cueillette est un peu tombée en léthargie par rapport à la concurrence des pays de l’est et de la Chine. Je tenais absolument à le mettre en avant.
J’intègre donc l’extrait de tilleul que j’ai fabriqué dans mes savons, qu’ils soient neutres ou parfumés. Pour les savons parfumés, j’ai créé mon propre assemblage d’huiles essentielles bio pour tenter de suggérer le parfum du tilleul car le parfum naturel du tilleul s’extrait très difficilement car il est trop peu présent et très volatile. C’est une fragrance qui ne se laisse pas apprivoiser, un brin sauvage tout compte-fait !



Quel a été ton plus gros challenge lors de la création de Bellis Nobilis ?
Ça peut paraître bête mais le plus dur pour moi a été le local de fabrication car j’ai été très sensibilisée au respect de la réglementation. Il était pour moi hors de question de commencer une activité sans garantie de pérennité. Je ne me voyais pas faire mes produits dans ma cuisine et ensuite aller les vendre. La mise en place du laboratoire c’est finalement faite au rez-de-chaussée de ma maison. J’avais un espace qui n’avait jamais été utilisé, qui était un espace de stockage. J’ai donc mis du temps à l’installer, l’agencer…
Ressens-tu chez les gens une volonté de consommer autrement, de façon plus réfléchie et responsable ?
Avant de lancer mon projet Bellis Nobilis, j’ai dû faire une étude de marché pour l’obtention d’un prêt d’honneur et déjà en 2016 on sentait arriver cette volonté des consommateurs d’acheter des produits plus naturels. De mon côté, avec cette étude je voulais m’assurer que le souhait du 100% naturel resterait dans le temps et que ce n’était pas juste une tendance ou une idée que j’avais moi toute seule de mon côté. Dans cette étude on voyait non seulement que les gens voulaient plus de naturel mais surtout devenaient de plus en plus exigeants, que le positionnement bio n’était plus suffisant et qu’ils avaient de plus en plus une conscience environnementale. Cela se confirme aujourd’hui. Tout cela correspondait à ma vision des choses.
Cette sensibilisation à la préservation des ressources, à la protection de notre environnement mais aussi donner accès à des gens, qui sont dans des environnements plus pollués, à des produits qui sont gorgés de toute cette naturalité sont juste primordiales.
Qu’est ce qui te passionne le plus dans ce que tu fais ?
C’est un tout, de pouvoir mêler non seulement ma quête de sens au travers de mon travail mais aussi de pouvoir lors de mes cueillettes baigner dans cette contemplation et ce partage émotionnel avec la nature. Il m’est arrivé un jour lorsque je cueillais du calendula sauvage de ressentir une étincelle, comme de l’électricité, au moment de couper les fleurs. C’est une vraie énergie vitale qui est transmise par la plante. C’est un moment magique. Je fais également très attention à transmette une bonne énergie lorsque je réalise mes transformations car je suis convaincue que quoiqu’on fasse, tout ce qui nous entoure, s’imprègne de l’énergie que l’on dégage. Je pense au bienfait que cela va apporter à mes clients. C’est gratifiant, cela donne du sens.


De quoi es-tu le plus fière aujourd’hui ?
Je suis de nature très minutieuse et je suis fière d’avoir réussi à mettre en place des produits qui sont à la hauteur des exigences que je m’étais fixées. Je suis heureuse d’avoir pu faire éclore ce projet et le faire évoluer au quotidien.
Quels sont les projets à venir pour Bellis Nobilis ?
J’aimerai développer une crème 100% d’origine naturelle toujours à base de plantes sauvages cueillies localement. A l’heure d’aujourd’hui, la conservation des crèmes est pour moi un vrai problème parce qu’on va retrouver dans les formulations des conservateurs certes certifiés bio mais ils sont de synthèse. J’aimerai me passer de ces ingrédients et pouvoir trouver une solution de formulation vraiment 100% naturelle. C’est mon défi à venir !
As-tu un message que tu aimerais transmettre ?
J’aimerais que toutes les femmes et les hommes arrêtent de se formaliser sur des clichés, des attentes, des modèles imposés par la société de consommation. Il faut pousser les gens à être eux-mêmes physiquement mais aussi dans leur cœur. Arrêtons par exemple avec le maquillage à outrance, avec l’apparence et allons au fond des choses. Vivons comme nous sommes vraiment !
Un peu plus de Bellis Nobilis…
N’hésitez pas à découvrir les cosmétiques Bellis Nobilis sur son site officiel et à suivre la marque sur son compte Facebook pour être au courant de son actualité.
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Photos : Bellis Nobilis